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Le Hezbollah, "une vraie armée"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Hezbollah est une vraie armée. (Archives)

À l'occasion de la dixième commémoration de la deuxième guerre du Liban, celle de juillet 2006, mais selon le calendrier hébreux, le sujet de la prochaine guerre contre le Hezbollah et des capacités croissantes de la Résistance s’est invité au menu des déclarations des responsables politiques et militaires. 

Selon le quotidien libanais Al Akhbar, cette rengaine devrait faire la une des médias durant la quinzaine de jours prochains. Avec pour contenu, devenu habituel, voire routinier : des messages à caractère dissuasif adressés à l’intérieur libanais, d’autres plutôt rassurant pour l’intérieur israélien, l’exposition des préparatifs militaires, entraînements et moyens de combat compris. Sans oublier d’arborer les différents scénarios de guerre, lesquels ont tous de communs qu’elle n’aura rien à voir avec toutes les guerres passées.

Une thèse est devenue récurrente dans la rhétorique des responsables israéliens : l’accroissement vertigineux des capacités militaires du Hezbollah, grâce surtout à l’expertise qu’il a accumulée en Syrie. Ce qui  en découle indubitablement une baisse des prévisions du public afin qu’elles soient compatibles avec les prévisions sur les capacités de l’ennemi, en l’occurrence le Hezbollah.

Selon la radio de l’armée israélienne, citant des sources sécuritaires, les différentes institutions militaires et sécuritaires israéliennes sont unanimes pour dire que « la prochaine guerre verra des dommages considérables sur le front interne israélien, et ne ressemblera nullement aux guerres précédentes ».

Même son de cloche dans les pages du Jerusalem post, citant le commandant de la brigade-300, chargé du secteur occidental de la frontière avec le Liban, et selon lequel « la menace que représente le Hezbollah a diamétralement changé par rapport à juillet 2006 ». 

Après avoir exposé les préparatifs de l’armée israélienne, pour vraisemblablement rassurer l’intérieur israélien, l’officier israélien met en garde contre les capacités de combats chez les combattants du Hezbollah, par rapport à 2006.

« Ils sont désormais mieux armés, plus entraînes et plus aptes à combattre l’armée israélienne…Le Hezbollah est certes plus puissant de point de vue des moyens de combat et du potentiel. Ses combattants accumulent quotidiennement une expertise de combat sur le sol syrien, qui manque à nos soldats… Il est difficile d’administrer à nos soldats l’expertise militaire que les éléments du Hezbollah accumulent en Syrie, même dans les entraînements les plus vigoureux », a-t-il dit pour le Jerusalem Post.

Sur l’arène politique, le constat est similaire. Durant la rencontre hebdomadaire du cabinet restreint, la semaine passée, à laquelle participait le nouveau ministre de la sécurité Avigdor Lieberman, tous sont totalement persuadés que «  l’ennemi d’Israël le plus difficile  est le Hezbollah ».

Lors de l’évaluation de la situation actuelle, les constats ont conclu que « l’arc des ennemis, à commencer par l’Iran en passant par la Syrie, puis le Hezbollah et la bande de Gaza, détient quelque 220 mille missiles dont plus de la moitié serait entre les mains du Hezbollah ». 

D’après le quotidien israélien Maariv, le pronostic que le cabinet restreint a livré sur le Hezbollah a été le suivant : « C’est une organisation qui a traversé un parcours très important dans l’édification de son potentiel militaire. Elle s’est transformée d’une organisation de guérillas en une véritable armée au sens propre du terme. Le nombre de ses effectifs s’élève à près de 20 mille combattants, auxquels s’ajoutent quelque 25 mille réservistes. Sans oublier ses unités spéciales maritimes et ses drones… c’est une organisation qui développe ses capacités en terme de guerre électronique, procède aux écoutes des communication israéliennes et améliore ses capacités dans le domaine des renseignements ».

Autres sujet d’intérêt de l’institution militaire et politique israéliennes se rapporte aux prévisions liées au déclenchement d’une nouvelle guerre.

Selon la radio israélienne, l’accalmie sécuritaire qui règne actuellement à la frontière devrait se poursuivre. Et ce pour deux raisons : « Le fait que le Hezbollah est totalement accaparé dans le bourbier syrien, et ses difficultés économiques ; en plus du facteur de dissuasion israélien. »

La participation du Hezbollah au gouvernement libanais est également considérée comme un facteur de retenue qui lui inculque d’éviter de s’aventurer dans une guerre. 

Et puis dernièrement, un nouveau moyen de pression sur le Hezbollah est pris en considération dans les estimations israéliennes : le rôle russe qui devrait freiner des velléités belliqueuses du Hezbollah, rapporte la radio israélienne.

Dans son rapport, celle-ci ne manque toutefois pas de relativiser, évoquant l’éventualité qu’un événement sécuritaire partiel puisse dégringoler vers une confrontation globale ».

D’ailleurs, une source de l’armée israélienne lui a résumé la situation : « La question qui se pose n’est pas de savoir si la confrontation va avoir lieu, mais quand elle aura lieu. »

Signe des appréhensions israéliennes : l’armée israélienne a procédé pour la première fois à des exercices sans précédent d’évacuation des colons de la Galilée vers la vallée du Jourdain, selon la 2ème chaîne de télévision israélienne.

L’état d’âme d’un officier réserviste vivant dans l’une des colonies proches de la frontière avec le Liban reflète bien ces craintes, qu’il a confiées sous le couvert de l’anonymat pour le site d’information israélien Wala : 

« Je n’ai aucun doute que le Hezbollah va essayer et va réussir à occuper les implantations. C’est pour cela que j’ai préparé pour ma famille et moi une cachette dans une fosse que j’ai creusée et dans lequel j’ai stocké des produits alimentaires et de première nécessité qui puissent suffire durant toute la période où il occupera la Galilée. Les combattants du Hezbollah vont essayer et ils vont réussir. Car l’armée n’est pas prête. Sauf dans les déclarations et les mots et rien d’autre. Alors qu’eux (le Hezbollah) parlent et passent à l’acte, nous parlons beaucoup plus que ce que nous faisons ».

Source: Al Manar
 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV